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Les deux façons de tuer
09-02-5203 - Balbo --+CCM+--

Une image fugitive de notre arrivée me traverse l'esprit. Nous avions quittés Boisbrulé depuis si longtemps que tout le monde fut surpris de se retrouver tout à coup dans l'espace normal. Les planêtes réapparurent, les étoiles quadrillèrent le ciel et le feu d'un soleil surpuissant ravagea la vue de tout ceux qui se trouvaient dans le bar tribord. Puis l'un des Mega-Cargos passa devant et nous ne vimes plus rien d'autre que sa grande coque criblée des minuscules impactes de micro-météorites.

Nous avions choisis à l'unanimité, alors que notre flotte franchissait le seuil de la zone impériale, de répondre positivement à l'offre que l'on venait de nous présenter. Au lieu de poursuivre jusqu'à la planète-entrepot afin de renforcer le potentiel industriel de la colonie, nous allions finalement créer une nouvelle ville. La petite flotte pivota gracieusement et nous pumes voir la géante gazeuse que nous allions dorénavant cotoyer. Le soleil double constitué d'une étoile géante éternellement - et furieusement - poursuivie par une petite naine était une autre curiosité de ce système. Les deux soleils tournoyants arrosaient les Mega-Cargos et les Titans de myriades de couleurs. Mais si le voyage s'arrêta dans la stupéfaction générale, ce ne fut pas à cause de ces beauté naturelles. La petite base qui devait nous accueillir, véritable relais pony-express de l'espace, nous reservait quelques surprises. Près d'elle se tenait en effet ... une escouade de croiseurs lourds aux armes de Boisbrulé ! Les commentaires allaient bon train dans le Titan qui nous transportait. Quelle était la raison de la présence de ces engins de guerres dont nous igniorions il y a quelques minutes à peine jusqu'à l'existence ? Ces engins étaient assurément les premier du genre puisqu' aucun d'entre eux n'avaient jamais circulé dans les parages de Boisbrulé. A quoi bon de toute façon avec la presence des forces impériales dans le système. Les monstres encadraient un secteur civil constitué d'entrepots et d'une usine moderne. Plusieurs transports atmosphériques en cours de ravitaillement s'aggripaient à la base principale. Les Titans s'inflitrèrent dans les lignes des croiseurs puis pénetrerent dans la base et nous ne vîmes plus rien.

L'atterissage se passa pendant la nuit. Les dizaines de feux des champs de construction illuminaient la descente de notre Vibz vers l'astroport principal. La ville que les pionniers avaient construite affichait d'ors et déjà sa différence. Son coeur, composé d'une foret millénaire, contemplait sans sourciller les batiments qui se montaient et la coupaient à jamais de la vaste plaine herbeuse. Les architectes avaient pris soin de respecter l'agencement naturel des choses, tant que faire se peut. Etrange contraste avec la cité de la péninsule, ici l'espace prédominait, donnant un aspect bucolique aux batiments perdus dans la nature. Il devait être agréable de travailler dans la mairie ultra-moderne qui faisait face à la foret. Plus loin, à l'est mais aussi à l'ouest s'étendaient de grands champs fertiles ou s'installaient les premiers fermiers. Mais c'est dans le quartier de HillVert, ou descendaient tous les nouveaux venus que nous apprimes l'histoire entourant les croiseurs.

"Ils reviendront, ils reviendront, ce sont tous des f...fous !" L'homme qui parlait savait de quoi il retournait. Un miracle qu'il ait pu s'échapper dans cette vieille Rocket 1 rouillée. Un premier bombardement avait réduit à néant la station dans laquelle il officiait : une fois déjà, quelques lunes auparavant, des navires de guerre avaient investi le système sans avertissement. Leur chef terroriste parlait la langue des anciens barbares saxons et détruisit méthodiquement ses cibles. Un avant poste de Boisbrulé ayant été perdu, une enquête fut menée avec minutie. On alerta la confrérie ainsi que certains habitants du secteur. Les résultats préliminaires de l'enquête furent les suivants : d'autres micro-colonies ou postes avancées avaient fait les frais de cette piteuse attaque. Sans courir le moindre danger, le chef mercenaire élimina les bases non défendues au nom de quelque bourgois décadent qui désirait agrandir son espace vital. Aucune trace de contact n'avait été relevée avec ce personnage inconnu qui préferait manifestement la piraterie à la diplomatie. Et qui se trouvait forcément parmis les rescapés du système... L'homme raconte. Dans l'espace on ne vous entend pas crier et il a des choses à dire. Il a la haine aussi, la haine de ces pirates M.E.R.C. qui ne valent pas plus qu'une horde de huns. La haine de ces petits bourgeois pontifiants qui éliminent une vie de labeur d'un geste de la main. La flotte connaissait manifestement son affaire et avait pris la voie du moindre danger. Loin, trés loin de là, dans un lieu éternellement sombre, les puissants croiseurs continuaient probablement leur oeuvre de destruction, entourés par des milliers de déchets tournoyants follement sur leurs trajectoires désesperées. Depuis, de nombreuses recherches avaient été entreprises pour rechercher des installations M.E.R.C., en vain.

Il existe au moins deux façon de tuer : de face ou de dos. Quelques heures auparavant, alors que les engins du pitoyable pirate se cachaient sous le parapluie impérial pour bénéficier de la non-agression, deux nouvelles flottes étaient arrivées. Elles protégeaient maintenant le secteur malmené et il faudrait plus qu'une poignée de croiseurs pour les vaincre. Des DCA spatiales construites rapidement gardaient les bases. Le terrorisme n'avait rien résolu, ses menaces n'avaient pas payées. Néanmoins, et malgré une politique résolument tournée vers la construction, Boisbrulé s'était mis à produire des unités de guerre, pour éviter de se voir collé le status de proie facile. Certaines d'entre elles étaient donc en faction devant la nouvelle colonie. Nous pouvions dormir tranquilles.


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